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appelée le rêve américain.
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Le premier scénariste,
Michael Wilson,
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voulait suivre I'idée de Dreiser
beaucoup plus fidèlement.
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Et j'étais de son avis.
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Mais Stevens était suffisamment
romantique, ou opportuniste,
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pour vouloir satisfaire la soif d'histoire
d'amour du public, jeune ou vieux.
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La critique sociale très sombre de
Dreiser passe donc au second plan,
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derrière la relation torride entre
George Eastman et Angela Vickers.
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Mais cette inflexion fut aussi motivée
par autre chose.
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Le premier film de Paramount,
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An American Tragedy,
tournée en 1 931 ,
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et réalisé par Josef von Sternberg,
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avait fait appel à Sylvia Sidney
pour jouer la jeune femme pauvre.
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Elle avait composé
une victime touchante,
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très proche
du personnage de Dreiser.
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Par contraste, son amant
semblait lâche et malveillant.
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Le film fut un échec commercial
et la Paramount était hostile
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à la réalisation de ce qu'elle voyait
comme un simple remake.
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Mais Stevens parvint
à les persuader qu'il n'en serait rien.
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Ici, on entraperçoit
le monde d'où il vient,
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et le fossé qui le sépare du monde
où il essaie d'entrer.
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Il est probable qu'en déplaçant
cette histoire dans I'après-guerre,
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Ia possibilité qu'un homme aussi
pauvre réussisse une telle ascension
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devenait plus crédible,
plus envisageable,
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qu'elle ne I'était à I'époque
où se passe le livre de Dreiser.