:07:01
Qui est cet homme?
:07:02
Ariane, je t'en prie !
:07:04
Il est très séduisant.
:07:06
C'est un être licencieux
et tout à fait immoral.
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Et foncièrement mauvais.
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Qu'a-t-il fait?
:07:13
Ça suffit.
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Je n'ai jamais vu son visage
dans tes dossiers.
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Tu as fouillé dans mes dossiers?
:07:25
Non, papa.
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Enfin... si, papa. Quelques-uns.
En faisant le ménage.
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Je t'ai dit cent fois
de ne pas toucher à ces dossiers.
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J'ai essayé,
mais ils sont tellement fascinants.
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Au Conservatoire, les filles sont jalouses
de ma bibliothèque privée.
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Bibliothèque?
Ce n'est pas une bibliothèque.
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C'est un égout.
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Comment peux-tu dire ça?
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Certaines affaires sont si romantiques
que je les ai lues et relues.
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Lesquelles?
:07:55
Ma préférée est dans le dossier D.
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La duchesse de Devontry
et son guide alpin.
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Elle est triste et si belle.
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Ton père a failli avoir un infarctus
en les suivant sur le Cervin.
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Comme elle devait I'aimer,
pour renoncer à tout !
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Au duc, au château, aux chevaux...
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et aux lévriers.
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Et pour quoi?
Deux semaines de passion effrénée.
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Deux semaines glorieuses !
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Ce fut un scandale épouvantable...
et la fin fut tragique.
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Cela en valait la peine. Toute femme
désire mourir avec son amour.
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Ensevelis sous une avalanche,
dans une étreinte éternelle.
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Tu parles !
Ils dégèleront cet été et ce sera fini.
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Papa, comment peux-tu être aussi cruel?
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Tu n'éprouves aucune pitié?
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Si. J'éprouve de la pitié pour le duc,
les chevaux et les lévriers.
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Et I'affaire du moine bénédictin
:08:48
qui s'est défroqué
pour I'amour d'une jeune veuve?
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Elle I'a épousé pour avoir
la formule secrète de la liqueur.
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Tu es cynique.
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Bien sûr.
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- Ton travail te plaît.
- Bien sûr.
:08:59
Il te plairait même si tu n'étais pas payé.