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Tout lui semblait...
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glacé et imprécis...
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sauf cette bouche...
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brûlante, insatiable...
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C'était un homme marié,
très quelconque.
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Et ensuite?
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Un matin, cousin Sébastien
est entré et m'a dit: "Debout!"
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Quand on est encore en vie après sa
propre mort, on obéit. Je me suis levée.
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Il m'a emmenée me faire faire
des photos de passeport...
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et m'a dit:
"Mère ne peut pas partir avec moi...
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c'est toi qui vas
m'accompagner, cet été."
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Mais c'est elle
qui en a eu l'idée, pas lui.
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Et votre cousin?
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II m'a aidée á revivre.
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A Paris, Barcelone, Rome...
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ces villes où je n'étais jamais allée,
nous les vîmes ensemble.
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Par ces...
Comment disait-il?
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Ces journées radieuses...
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où il est toujours midi
et où nous ne projetons pas d'ombres.
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- Mais ensuite...
- Ensuite quoi?
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A Amalfi.
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Dans un jardin surplombant
la Méditerranée, je lui pris le bras.
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Cela me semblait naturel,
mais il s'arracha á moi.
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Quelle répulsion
il a dû éprouver á ce contact.
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Mon seul but était de lui manifester
ma gratitude pour ses bontés.
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Je ne cherchais pas...
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autre chose.
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C'est lá, á Amalfi...
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que soudain, l'été dernier,
il commença á se montrer inquiet...
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...il ne pouvait poursuivre...
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il ne pouvait écrire son poème d'été.
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J'ai lá son carnet de notes.
Voyez!
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Le titre, "Poème d'été" et l'année:
1937"...
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et après cela, des pages
blanches, rien, absolument rien.
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La vocation du poète tient á un fil...