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On les a humiliés, brisés
et on leur a craché dessus.
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Ils sont vivants
et c'est tout ce qu'ils savent.
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Ils ne voient
aucune alternative.
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Même s'ils en voyaient une,
ils n'en feraient rien.
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L'humiliation peut-elle rendre malade ?
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Devons-nous vivre avec cette maladie ?
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Nous parlons tellement de la liberté.
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La liberté n'est-elle pas
un poison pour les humiliés ?
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Ou est-ce
essentiellement une drogue
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qui aide les humiliés à subir ?
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Je ne peux pas vivre comme ça.
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J'ai laissé tomber.
Je ne peux plus le supporter.
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Les jours s'étirent.
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Je m'étouffe avec ce que j'avale,
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la merde que j'évacue
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et les mots que je prononce.
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La lumière du jour
me réveille chaque matin.
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Le sommeil c'est seulement
des rêves qui me poursuivent.
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L'obscurité est habitée
par des fantômes et des souvenirs.
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As-tu déjà pensé
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que plus les gens sont mal lotis
moins ils se plaignent ?
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Enfin, ils se taisent...
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même vivants, avec des nerfs,
des yeux et des mains.
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De grandes armées
de victimes et de bourreaux.
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Le soleil monte et baisse péniblement.
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Le froid approche.
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L'obscurité. La chaleur. L'odeur.
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Ils sont tous silencieux.
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Nous ne pouvons jamais partir.
C'est trop tard.