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Nous célébrions comme une révélation
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Chaque seconde de nos rencontres.
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Nous étions seuls au monde.
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Plus hardie et plus légère qu'aile d'oiseau
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Dans I'escalier comme un vertige
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Tu dévalais les marches deux à deux
Et à travers les ruisselants lilas
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M'emmenais dans ton royaume
De I'autre côté du verre miroir.
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Et quand la nuit advint
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Me fut octroyée la grâce,
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Les portes de I'autel s'ouvrirent,
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Et dans la pénombre s'allumant,
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Lentement ta nudité me salua.
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« Sois bénie...», murmurai-je
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À I'éveil, sachant bien téméraire
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Ma parole. Car tu dormais
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Et le lilas sur la table tâchait
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À poser I'azur du ciel sur ta paupière,
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Et ta paupière d'azur touchée
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Était sérénité, ta main était tiédeur.
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Dans le cristal le pouls des fleuves,
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L'envol des monts, la houle des mers.
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Endormie sur le trône, tu gardais
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La sphère lucide au creux de la main.
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Et - Juste Dieu ! - tu fus à moi.
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Tu t'éveillais, transfigurant
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Le quotidien vocabulaire d'homme,
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D'accents pleins et forts ta voix
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S'emplit et le mot «toi» livra
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Son nouveau sens et signifia « le roi ».
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Métamorphosé, le monde, jusqu'aux
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Objets rustiques, - cuvette, broc,
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Quand entre nous s'interposa
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une eau veinée et dure, en sentinelle.
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Alors nous fûmes emportés je ne sais où,