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encline aux actes
commandés par les affects >>.
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Je pose la question :
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Une personnalité de ce type peut-elle
développer une idée délirante ?
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Elle le peut, évidemment.
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À l'instruction, j'ai écouté attentivement
les dépositions de la prévenue.
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Certains détails de
son sort regrettable
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m'ont même tiré des Iarmes.
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Mais quand elle s'obstine à dire que
même condamnée à 100 ans de réclusion
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elle continuera à déterrer le mort,
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accordez-moi que la singularité
de cette affirmation catégorique
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va au-delà de ce que nous appelons une
idée fixe. Du délire pur et simple.
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Or le délire est l'indice de
troubles psychiques graves.
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Et la Ioi nous interdit de
juger une malade mentale.
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Il faut que le corps
médical et l'expertise
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se prononcent là-dessus.
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J'insiste auprès de la Cour -
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la prévenue doit être soumise
à un second examen exhaustif.
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Votre Honneur,
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la Iégèreté avec Iaquelle mon confrère
raisonne ne Iaisse de me surprendre.
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<< La prévenue peut-elle
développer une idée délirante ?>>
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demande-il tout à trac.
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Et il se charge de répondre :
<< Oui, naturellement >>.
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Il brosse le portrait d'une femme
hantée d'une idée délirante
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mais dont la fiche indique clairement:
<< ne souffre pas de troubles mentaux>>.
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Que mon confrère me pardonne,
mais pareille Iégèreté quand il s'agit
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du sort d'une personne qui a tant
souffert, touche à la profanation.
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Le profond traumatisme moral,
les conditions de vie anormales
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ont certes affecté la
santé de la prévenue