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Il y a un double sens à cela.
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Mais êtes-vous sûre que Bénédict
aime Béatrice si profondément ?
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Je le tiens du prince
et du comte, mon fiancé.
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Ils vous ont chargée de lui en parler ?
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Ils m'ont dit de l'en instruire,
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mais je les ai persuadés,
s'ils aimaient Bénédict,
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qu'il ne devait pas se déclarer.
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N'est-il pas digne de partager
une couche telle que celle de Béatrice ?
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Il est digne de tout ce qu'un homme
peut recevoir d'une femme,
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mais la nature n'a jamais donné à
une femme autant de fierté qu'à Béatrice.
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Le dédain étincelle dans ses yeux
qui méprisent ce qu'elle regarde
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et son esprit s'estime d'une si haute
valeur que tout lui paraît indigne.
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- Elle ne peut pas aimer.
- Je pense comme vous.
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- Allons entendre ce qu'elle en pense.
- Non.
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J'irai voir Bénédict pour lui conseiller
de lutter contre sa passion.
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Ne faites point de tort à votre cousine.
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Elle ne peut manquer à ce point de
jugement, avec cet esprit supérieur,
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pour refuser le rare gentilhomme
qu'est Bénédict.
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Il est inégalable en Italie.
Hormis mon cher Claudio.
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- Quand serez-vous mariée ?
- Chaque jour, dès demain !
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Elle est attrapée, je vous le garantis.
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Nous l'avons gluée, madame.
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Cela prouverait que l'amour
est un guet-apens.
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Certains Cupidons lancent des flèches,
d'autres tendent des pièges.
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Quel est ce feu dans mes oreilles ?
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Est-il donc vrai que je sois condamnée
à une fierté et un dédain sans pareils ?
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Adieu, suprême orgueil
et fierté de vierge, adieu !