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un coup.
Vous croyez en Dieu?
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Il faut pas se demander si on y croit,
mais s'il croit en nous.
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J'avais un ami
qui s'appelait Grunwalski.
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On a été déportés en Sibérie,
dans les camps de travail.
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On a voyagé dans le train à bestiaux
qui traverse les steppes glacées
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pendant deux jours
sans croiser personne.
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Il a fallu qu'on se tienne chaud.
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Le problème,
c'était pour se soulager.
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C'était pas possible,
dans le wagon.
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Le seul moment où on s'arrêtait,
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c'était pour mettre de I'eau
dans la locomotive.
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Mais Grunwalski était pudique.
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Même pour se laver,
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il était gêné. Je me moquais
souvent de lui à cause de ça.
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Donc, le train s'arrête
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et tout le monde
descend chier derrière le wagon.
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Mais j'ai tellement
embêté Grunwalski,
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qu'il a préféré aller plus loin.
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Quand le train est reparti,
tout le monde a sauté dedans,
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car il n'attendait pas.
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Mais Grunwalski s'était éloigné
derrière un buisson.
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Il n'avait pas fini de chier.
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Je I'ai vu sortir
de derrière le buisson
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en tenant son pantalon
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pour ne pas qu'il tombe.
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Il a essayé de rattraper le train.
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Je lui ai tendu la main.
Mais quand il me tendait la sienne,
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il lâchait son pantalon
qui tombait sur ses pieds.
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Alors, il le remontait,
et il reprenait sa course.
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Mais chaque fois qu'il me tendait
la main, son pantalon tombait.
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Rien.
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Grunwalski est mort de froid.