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Le truc c'est que... plus j'ai
d'années, plus ils en ont perdues.
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C'est pas toujours
le visage d'un copain.
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Parfois,
c'est des visages allemands.
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Vers la fin, on tirait
sur des garçons joufflus.
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J'étais tireur d'élite.
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Là où j'ai grandi,
on apprenait à tirer pour chasser.
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Ils me mettaient devant,
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en première ligne.
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Je restais assis là, des heures.
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C'est étonnant
ce qu'on voit quand on est assis.
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Je cherchais les... officiers
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ou les radios,
les sentinelles d'artillerie.
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Je pouvais repérer
un nid de mitrailleuse par la fumée.
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Et je tirais dedans.
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Des fois, c'était juste
un mouvement dans les bois.
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On avait un éclaireur...
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un petit gars...
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il s'appelait Kotz.
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C'était un Polonais de Milwaukee.
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Il allait toujours en
reconnaissance, il était très fort.
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On l'écoutait, il nous a
sauvé la peau bien des fois.
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C'était un petit gars.
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On était sortis des taillis,
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on courait
à travers un terrain dégagé...
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et on tombe sur un bois.