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La puanteur est terrible.
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Le sol est tel qu'on dirait un
bourbier.
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J'ai des bottes en caoutchouc,
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eux portent des sandales en
plastique.
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C'est incroyable
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qu'on force des gens à travailler
ainsi,
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pour gagner seulement
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quelque 85 cents par jour.
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J'ai étudié la pauvreté dans un
pays
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qu'on a célébré ces dernières
années
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pour son renouveau
économique.
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En réalité,
ce renouveau n'a profité
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qu'à une petite partie de la
population.
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Il y a en fait une immuable,
une immense
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masse anonyme de gens
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vivant dans une pauvreté inouïe.
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Voilà ce que j'ai découvert
là-bas.
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J'étais
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très impressionné,
presque choqué
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par l'incroyable émotion
soulevée
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par la démission de Suharto.
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J'ai voulu en connaître
les causes,
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comprendre ce qui avait pu
provoquer
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une telle explosion
de sentiments
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chez autant de gens.
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Je crois qu'ils se sont sentis
libérés
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d'un poids, celui de la
répression.
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C'était l'espoir d'une égalité
sociale
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et économique, qu'on a refusée
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à tant de gens, pendant tant
d'années.