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devenir des hommes de fer,
de jeunes héros.
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Vous pensez que c'est beau et doux
de mourir pour son pays, n'est-ce pas ?
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On vous a cru.
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Mais le premier bombardement
nous a appris différemment.
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C'est sale et douloureux
de mourir pour son pays.
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Plutôt que mourir pour son pays,
vaut mieux ne pas mourir du tout !
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Il y en a des millions qui meurent
pour leur pays et ça sert à quoi ?
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Vous m'avez demandé de leur dire
comme on a besoin d'eux là-bas.
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Il vous dit d'aller vous faire tuer.
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Je vous dirai que c'est plus facile
de le dire que de le faire.
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Lâche !
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Et c'est plus facile à dire
qu'à voir.
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Non ! Non, les garçons !
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Je suis désolé, mais je dois dire...
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Ce n'est pas la peine.
Vous ne comprenez pas ce que je dis.
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Ça fait un bon moment qu'on s'est
enrôlés en sortant de cette classe.
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Si longtemps que je pensais
que tout le monde aurait eu sa leçon.
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Mais vous envoyez des enfants
qui ne dureront pas une semaine !
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Je n'aurais pas dû venir en permission.
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Au front, on est morts ou vivants,
c'est tout !
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On ne peut tromper personne
bien longtemps là-dessus.
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Là-bas, on sait qu'on est perdus
et finis, morts ou vifs.
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On en prend depuis trois ans.
Quatre ans.
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Chaque jour dure un an
et chaque nuit un siècle.
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Nos corps sont de terre
et nos pensées de glaise.
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Nous dormons et mangeons avec la mort.
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On est finis parce qu'on ne peut vivre
comme ça et garder une vie intérieure.
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Je n'aurais pas dû venir en permission.
Je retournerai demain.
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J'ai encore quatre jours,
mais je ne peux plus l'endurer ici !
:58:43
Je retournerai demain.
:58:46
Je suis désolé.
:58:58
Tu vas prendre froid.
Tu dois dormir.