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Je me le demande aussi.
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Pensez-vous que j'étais aveugle?
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Ecoutez, je ne voyais pas
d'autre explication.
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Jim!
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La grande tristesse,
dans les erreurs de jeunesse,
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c'est qu'on ne peut jamais
les rattraper.
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Ou bien, est-ce qu'on peut?
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Eh bien...
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Au fait, Fanny, vous ai-je dit
que j'ai six enfants?
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- Non, vous ne me l'avez pas dit.
- Sept, même. L'un est en pension.
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Roosevelt n'en avait que cinq.
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Ce doit être bien agréable pour vous.
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En politique, rien n'est plus valable
que d'être un bon pêre de famille.
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Et puis, quand ils grandissent,
ils peuvent voter.
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Il ne faut pas négliger ça,
vous savez.
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Jim, est-ce que j'ai beaucoup changé?
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C'est-à-dire, énormément?
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Eh bien...
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- Et moi?
- Je vous ai demandé la premiêre.
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Changé?
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De quelle façon, Fanny?
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Vous savez três bien
ce que je veux dire.
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Vous savez, Jim, c'est si difficile de
se voir comme les autres vous voient.
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Fanny, n'oublions pas que vous étiez
bien jeune quand nous étions amis.
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Et, bien sûr, depuis,
vous avez grandi.
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Donc, vous pensez bien
que j'ai changé.
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Fanny,
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puis-je vous dire ce que je pense?
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J'aimerais beaucoup.
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Vous avez toujours été,
et serez toujours
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présente dans ma mémoire
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comme la plus parfaite incarnation
de la beauté que j'aie jamais connue.
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Ce sont des paroles bien creuses, Jim.