Monsieur Verdoux
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Les banques ferment à 4 h...
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Je te croyais en Indochine.
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J'y étais, ma chérie.
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Pas de "chérie"!
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Parti depuis 3 mois,
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et pas une ligne.
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Tu n'as pas eu mes lettres?
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Je t'ai écrit chaque jour.
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Je n'ai eu qu'un télégramme
il y a 3 mois.

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M'abandonner ainsi!
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Les voyages, c'est mon métier.
Je suis ingénieur.

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Dommage
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que je ne I'aie pas su avant.
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Eh bien, que veux-tu?
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Mais rien, ma chérie.
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C'est bizarre.
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J'ai pensé que ça te ferait
plaisir de me voir.

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C'est tout?
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Je ne te vois
que quand tu veux quelque chose.

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Lydia,
je ne veux pas me disputer.

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C'est trop laid.
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L'existence peut facilement
tomber dans la vulgarité.

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Gardons-lui sa beauté, sa dignité.
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Nous ne sommes plus jeunes.
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A I'automne de nos vies,
il nous faut une présence,

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de I'amour, de la tendresse.
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Nous avons besoin I'un de I'autre.
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Nous avons vécu ensemble
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de si beaux moments...
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et nous pouvons en vivre encore.
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J'ai passé I'âge de ces sottises.
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Encore I'âge! Je croyais
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t'avoir guérie de ce complexe.
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Je suis guérie de toi,
et de tes escapades.

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Assieds-toi.
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Que faisais-tu en Indochine?
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Je bâtissais des ponts.
Nous avons eu des ennuis.

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Il a fallu refaire
les plans du tablier.

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Puis le contrat a été annulé
à cause de la crise.

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Quelle crise?
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La crise financière.
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Une catastrophe terrible.

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