:12:01
	Il y a eu un épisode à Stockholm,
:12:04
	avec des soeurs jumelles...
:12:08
	Mais je vous ennuie avec mes statistiques.
:12:10
	Cela dure depuis combien de temps?
:12:12
	Depuis qu'il a seize ans, je pense.
:12:16
	Non. Avec ma femme.
:12:18
	Une semaine.
:12:20
	Ils dînent tous les soirs dans sa suite,
au Ritz.
:12:22
	Au Ritz?
Tout le monde nous connaît au Ritz !
:12:25
	Ne vous inquiétez pas.
Elle est très discrète.
:12:28
	Elle prend toujours I'ascenseur de service
:12:30
	et porte toujours une voilette.
:12:34
	Elle arrive généralement
dans sa suite - la 14 - vers neuf heures,
:12:38
	et vous serez soulagé d'apprendre
qu'ils ne sont pas seuls.
:12:41
	C'est vrai?
:12:42
	Il y a toujours quatre musiciens tziganes.
:12:48
	Pour commencer, ils jouent un air
qui s'appelle "Hot Paprika".
:12:52
	Ensuite, un peu de Liszt, un peu de Lehár...
:12:55
	une ou deux czardas,
:12:57
	et à dix heures moins cinq,
ils jouent toujours "Fascination".
:13:05
	Non, ce n'est pas comme ça.
:13:12
	Charmant, n'est-ce pas?
:13:14
	Oui. Et ensuite?
:13:16
	C'est tout.
Ils jouent "Fascination" et ils s'en vont.
:13:20
	Et ma femme?
:13:21
	Elle reste.
:13:24
	Ne tirons pas de conclusions hâtives.
:13:27
	Voici la fenêtre de la suite 14,
à vingt-trois heures...
:13:33
	minuit...
:13:35
	une heure... deux heures...
:13:38
	trois heures... quatre heures...
:13:42
	Que faites-vous?
:13:43
	Je tire des conclusions hâtives.
:13:45
	Allons, monsieur, rangez ça.
:13:47
	Il ne faut pas tirer sur votre femme.
Vous allez gâcher le travail.
:13:51
	Votre main va trembler.
:13:52
	Vous allez la blesser
à la jambe ou à I'épaule.
:13:55
	Et à I'hôpital,
elle rencontrera un médecin très séduisant.
:13:59
	Je ne tirerai pas sur ma femme. Je I'aime.