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Elisabet, je ne pense pas qu'il
faille que tu restes à l'hôpital.
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Ce n'est pas bon.
Tu ne veux pas rentrer chez toi,
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mais tu pourrais aller
dans ma maison du bord de la mer.
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Non?
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Tu ne crois pas que je comprends?
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Rêver vainement d'exister.
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Ne pas avoir l'air, être réellement.
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A chaque instant,
consciente, vigilante.
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Mais un abîme sépare ce qu'on est
pour les autres et pour soi-même.
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Sensation de vertige et désir
constant d'être enfin découverte.
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D'être mise à nu,
découpée en morceaux
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et peut-être même anéantie.
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Chaque intonation, un mensonge,
chaque geste, une tromperie,
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chaque sourire, une grimace.
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Se suicider?
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Oh, non!
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C'est affreux.
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Ça ne se fait pas.
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Mais on peut être immobile.
Et silencieuse.
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Au moins, on ne ment pas.
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On peut se replier,
on peut s'enfermer en soi.
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Alors plus de rôle à jouer,
plus de grimace à faire,
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plus de geste mensonger.
Du moins, on croit.
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Mais la réalité est obstinée.
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Ta cachette n'est pas étanche.
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La vie s'infiltre partout.
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Tu es obligée de réagir.
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Personne ne se demande
si c'est réel ou non,