:19:05
D'être mise à nu,
découpée en morceaux
:19:09
et peut-être même anéantie.
:19:12
Chaque intonation, un mensonge,
chaque geste, une tromperie,
:19:16
chaque sourire, une grimace.
:19:19
Se suicider?
:19:21
Oh, non!
:19:23
C'est affreux.
:19:25
Ça ne se fait pas.
:19:27
Mais on peut être immobile.
Et silencieuse.
:19:31
Au moins, on ne ment pas.
:19:33
On peut se replier,
on peut s'enfermer en soi.
:19:36
Alors plus de rôle à jouer,
plus de grimace à faire,
:19:40
plus de geste mensonger.
Du moins, on croit.
:19:44
Mais la réalité est obstinée.
:19:46
Ta cachette n'est pas étanche.
:19:49
La vie s'infiltre partout.
:19:55
Tu es obligée de réagir.
:19:59
Personne ne se demande
si c'est réel ou non,
:20:02
si tu es vraie ou fausse.
:20:05
Il n'y a qu'au théâtre que
ces questions comptent. Et encore...
:20:11
Je te comprends, Elisabet.
:20:13
Je comprends que tu te taises,
que tu sois immobile.
:20:16
Que tu aies monté cette apathie
en un système fantastique.
:20:21
Je te comprends et je t'admire.
:20:25
Tu devrais jouer ce rôle
jusqu'à ce qu'il soit épuisé.
:20:29
Qu'il ait perdu tout intérêt.
Alors tu l'abandonneras.
:20:33
Comme, petit à petit,
:20:36
tu as quitté tes autres rôles.
:20:42
Mme Vogler et Alma arrivent à la
maison du docteur à la fin de l'été.
:20:48
Le séjour au bord de la mer
a un effet bénéfique sur l'actrice.
:20:52
L 'apathie qui la paralysait cède
devant les longues promenades,
:20:57
Les excursions en bateau, la cuisine
et autres distractions.