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Voyons, il a été coffré
au moins neuf ou dix fois.
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Deux fois pour possession de stupéfiants
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et trois ou quatre fois pour obscénité.
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Mesdames et messieurs, Lenny Bruce.
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Saviez-vous qu'Eleanor Roosevelt
avait refilé la chaude-pisse á Lou Gehrig?
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"Qu'a-t-il dit? Mon Dieu, quelle cruauté!
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"Quelle bassesse!
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"Ça sert á quoi?
C'est de trés mauvais goût."
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Le probléme, c'est le silence.
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Ecoutez-moi.
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Aujourd'hui, en 1964,
tous les médecins disent
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qu'une certaine maladie
est en recrudescence,
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quand chacun sait, ou devrait savoir
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qu'une piqûre dans le cul suffit á la guérir.
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Pourtant, cette maladie vénérienne
est au hit-parade.
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Pourquoi? Parce que personne n'en parle.
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On ne veut même pas
l'appeler par son nom.
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Quand une uvre de charité vous tape,
vous demandez:
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"Une partie de mon don
est-elle pour la chaude-pisse?"
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Ça m'étonnerait.
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On doit se mettre á en parler.
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Il faut que certains héros nationaux
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admettent l'avoir eue.
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Bon, Eleanor Roosevelt
a refilé la chaude-pisse á Lou Gehrig.
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A Tchang Kaï-chek aussi.
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Qui l'a filée á J. Edgar Hoover.
Lá, elle s'est vraiment répandue.
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Un gamin l'attrape. Et alors?
II en parle á son pére?
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Tu parles, il comprendrait pas!
II a du pot s'il en parle au grouillot
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du magasin, même pas au pharmacien.
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"Faut que je te parle."
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"Pourquoi?"
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"J'ai la chaude-pisse."
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"Bon Dieu. Où t'as chopé ça?"
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"En faisant de la peinture!
Et alors? Je l'ai!"
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"Qu'est-ce que tu veux?"
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"Tu bosses á la pharmacie.
File-moi des pilules."
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"D'accord. Tiens."
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"Dexédrine á effet retard. C'est bon?"
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"Toutes ces merdes, c'est pareil.
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"Ça t'empêche de t'endormir dessus."
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"Je veux des pilules parce que
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"j'ai un bon boulot,
et je veux pas être viré."