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On dîînait ensemble à Los Angeles,
j'étais ivre mort
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et il m'a dit :
"ll est joli, ce carnet."
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Alors j'ai dit : "Je te le donne !
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"Tu es mon idole, mon ami,
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"je t'ai toujours adoré,
tu es un génie."
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J'étais totalement saoul
et je lui ai offert le carnet.
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On est très amis
et aujourd'hui je meurs d'envie
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de lui demander de me laisser
au moins en faire une photocopie.
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Voici le plan le plus pitoyable
de toute ma carrière.
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On avait prévu une mise en scène
et des angles incroyables,
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mais on a manqué de moyens.
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Et de temps aussi.
On n'a eu la boutique que 2 jours.
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Alors, on a tourné la scène
comme au théâtre.
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Les acteurs font leur truc
en temps réel.
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Chaque fois que je revois le film,
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je prie pour que les spectateurs
ne meurent pas d'ennui.
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Voici enfin le moment
où je recommence à respirer.
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Je voulais que Ron Perlman
incarne un méchant très comique.
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Je voulais en quelque sorte
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me venger des films américains
où, pendant des années,
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Ie méchant était toujours un Mexicain
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ou un Latino-Américain
totalement stupide,
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genre "Si, Señor."
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Comme le type dans
Les aventuriers de larche perdue :
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"Donne-moi l'idole !"
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Je voulais que mes méchants
soient totalement loufoques
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et Ron Perlman l'était.
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Voici une des premières scènes
que j'ai écrites pour lui.
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Ce type qui est une brute, un tueur,
est obnubilé par son nez.
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La forme de son nez l'obsède
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et il pense qu'en la changeant,
il plaira plus.
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C'est un type qui écoute
des cassettes du genre
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"Devenez le meilleur."