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Et pourtant,
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vous avez reçu
plus de vingt personnes chez vous
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le soir du 10 juillet.
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Que faisiez-vous?
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C'était une lecture de poèmes.
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Les poèmes de qui?
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Les miens, d'autres...
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Et êtes-vous sûr
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que c'était une lecture de poèmes
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et non une occasion de débiter
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de la propagande
contre-révolutionnaire?
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Oui, j'en suis sûr.
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La poésie est-elle jamais
propagande?
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J'imagine qu'elle peut l'être.
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Mais pas la vôtre.
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M. Zorilla, qui d'autre assistait
à cette lecture de poèmes?
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Des amis...
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D'autres écrivains.
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Dites-moi...
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le nom de José Lezama Lima
vous dit quelque chose?
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Virgilio Piñera?
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Votre femme Fina?
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Oui.
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Ils y étaient?
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Oui.
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Saviez-vous que...
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Lezama Lima et Virgilio Piñera
étaient homosexuels?
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Oui.
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Je reconnais mes erreurs.
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Je reconnais avoir commis de graves
et impardonnables offenses.
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Des erreurs qui exigent
un châtiment sévère.
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Mais je dois confesser
que je vois devant moi,
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dans cette salle,
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les visages de nombreux camarades
qui, comme moi,
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se sont égarés.
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Dont l'idéologie a vacillé.
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Qui ont commis
des erreurs analogues.
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Erreurs qui exigent elles aussi