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laisse une marque.
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Et cette histoire est singulière.
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Mais c'est en fait
histoire après histoire.
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Ca se dissout en particules rapides
qui s'éloignent en tournoyant.
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Je me déplace rapidement, ou bien c'est
le temps. Jamais les deux simultanément.
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C'est un paradoxe tellement étrange.
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Bien que techniquement je sois plus près
que jamais de la fin de ma vie...
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j'ai plus que jamais le sentiment
que j'ai tout le temps du monde.
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Quand j'étais plus jeune il y avait
un désespoir, un désir de certitude...
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comme si le sentier avait une fin,
et qu'il me faille y arriver.
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Je comprends ce que tu veux dire,
parce que je me souviens avoir pensé...
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qu'un jour, peut-être
au milieu de la trentaine...
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tout allait d'une façon ou d'une autre
se figer et se fixer.
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Juste finir.
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C'était comme s'il y avait
un plateau qui m'attendait.
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Je grimpais vers là-haut,
et quand j'arrivais au sommet...
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toute expansion
et changements s'arrêtaient.
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Même la joie intense.
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Mais ce n'est pas arrivé,
Dieu merci.
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On ne tient pas compte de notre
curiosité infinie, quand on est jeune.
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C'est pourquoi être humain
est si formidable.
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Oui. Eh bien, tu sais ce que dit
Benedict Anderson sur l'identité ?
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Il parle, disons,
de la photo d'un bébé.
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On prend cette image en deux dimensions
et on dit, "C'est moi".
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Mais pour relier ce bébé, cette photo,
avec soi-même vivant dans le présent...
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il faut créer une histoire comme...
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"C'était moi à un an, et plus tard
j'ai eu les cheveux longs...
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puis on a déménagé à Riverdale,
et maintenant me voilà".
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Il faut donc une histoire
qui est en fait une fiction...
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pour se rendre identique
au bébé de la photo...
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afin de se créer une identité.
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Et c'est drôle que nos cellules soient
complètement régénérées tous les 7 ans.
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On est déjà devenus plusieurs fois
des personnes complètement différentes.
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Et pourtant on reste toujours
fondamentalement soi-même.