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Juste avant la première du film
à Detroit,
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je me baladais avec Joe,
on parlait aux journalistes.
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Ils nous prenaient en photo,
mon portable a sonné
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et quelqu'un de chez Artisan,
le distributeur,
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m'a dit que Johnny venait de mourir.
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J'ai dit à Joe:
"On va devoir faire un crochet."
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II a demandé pourquoi.
Je le lui ai dit.
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Il ne me croyait pas,
je lui ai dit que c'était vrai.
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J'avais dîné avec lui la veille.
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Il avait l'air en forme et heureux.
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Il avait juste mal au dos
depuis un moment
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mais personne ne pensait
qu'il aurait une crise cardiaque
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et qu'il en mourrait.
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On a dû lui trouver un remplaçant
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parce qu'on devait jouer à la première.
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On a dû engager
un pianiste de Detroit,
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on l'a fait répéter
et il a joué à sa place.
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J'ai vraiment été
soufflé de voir ça.
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Je savais que Joe était un grand
joueur de boogie-woogie
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mais je ne le savais pas
pianiste de jazz,
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il swingue bien
sur ce morceau.
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Rien ne me surprend plus
de la part de ces types.
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Là, on tourne
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dans un magasin d'instruments
de Detroit.
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Ça s'appelle Wonderland.
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On a commencé à tourner,
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Joe était assis
devant un piano électronique
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et je voulais qu'ils jouent ensemble
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mais le piano était accordé bizarrement.
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Oui, ils n'ont jamais pu
jouer ensemble.
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C'est un comble,
le piano électronique était désaccordé.
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Quelqu'un l'avait programmé.
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Oui, quelle poisse!
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On a fait avec.
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On n'a jamais pu les filmer en duo.
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J'adore l'histoire de Joe
et de sa main gauche.