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Dans les années 1980, la quasi-totalité
des détenus se plaignaient de sévices.
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Il y a eu beaucoup d'exagération,
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mais je ne dis pas
qu'il n'y a pas eu de sévices.
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Jaúregui, le gouverneur civil
assassiné par l'ETA,
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un de ses premiers gestes a été
de fermer les cachots
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de la caserne de la garde civile
à San Sebastian
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parce qu'il était allé
les visiter,
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pas les détenus,
mais les installations.
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Je crois
que c'est une discipline réussie.
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C'est un thème qui se dirige
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vers une normalité
toujours plus importante,
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si on considère qu'aujourd'hui,
une grande partie des détenus
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ne se plaint
d'aucun sévice ni torture.
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La législation anti-terroriste inquiète
Amnisty International, entre autres.
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On devrait combattre davantage
la torture.
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Pendant les cinq jours
de mise au secret,
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il est difficile
de savoir ce qui se passe.
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On a vu comment ils jettent
des jeunes en prison,
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pour les libérer ensuite, sans aucune
charge. C'est de la violence.
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On n'en parle pas.
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Les gens voient ces détentions
comme un succès policier,
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parce qu'on ne leur dit pas
que ces 18 ou 20 personnes
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ont été torturées, isolées de tout,
ont déposé devant le juge.
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Finalement, rien n'est retenu
contre eux. C'était au hasard.
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Ils cherchaient
quelqu'un en particulier,
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et, comme ils ne l'ont pas trouvé,
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ils ont arrêté
des familles entières.
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Les plaintes, actuellement,
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sont plus souvent
des consignes que la réalité.
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Difficile de savoir si c'est faux,
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certaines plaintes
ont l'air très vrai.
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Ils ont dit
qu'ils me mettraient des électrodes.
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J'étais nue,
ils m'ont arrosé le dos.
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Ils m'ont dit :
"Tu veux d'autres enfants ?"
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Bien souvent, quand il y a plainte,
les faits sont réels.
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Les tortures qui ne marquent pas
sont difficiles à prouver.