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avec ce profil de l'artiste,
informe et absent,
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aux larges coups de pinceaux décousus
qui superposent les couleurs,
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est férocement attaqué
par la presse norvégienne,
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qui y voit "un impressionnant
charabia d'art futuriste."
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Pour des raisons
qui demeurent obscures,
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Edvard Munch est officiellement invité
par l'Association d'art berlinoise,
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à organiser une exposition
de ses uvres
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dans leur nouvelle galerie,
l'Architektenhaus,
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une ancienne brasserie
située sur la Wilhelmstrasse.
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L'exposition ouvre le 5 novembre,
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avec nombre de tableaux récents,
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un total de 55 toiles.
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La presse berlinoise afflue,
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dont Adolf Rosenberg du Kunstchronik,
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ainsi qu'un représentant du
journal conservateur National-Zeitung.
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Ici, dans le Berlin de Wilhelm II,
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le mot "impressionnisme"
est encore une injure.
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Le Kaiser lui-même,
qui avait déjà traité Richard Wagner
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de "petit chef d'orchestre de pacotille",
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s'est consacré à la lutte contre
ce qu'il appelle
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"l'art de type non-allemand"
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ou "l'art du caniveau".
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Toute cette exposition est
une vaste moquerie.
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L'homme doit être fou.
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Les couleurs... elles sont
si artificielles.
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En l'affaire de quelques jours,
cette exposition,
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une première du genre
dans l'histoire allemande,
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devient un des plus grands
scandales du moment.