Ninotchka
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:02:10
Oui, monsieur ?
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Je jette un coup d'oeiI.
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Camarades, cet hôteI est spIendide.
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Franchement. Avons-nous Ia même chose,
en Russie ?

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Non.
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Vous imaginez Ia taiIIe des Iits ?
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Si on sonne une fois, iI vient un vaIet.
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Deux fois, un garçon.
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Et si on sonne trois fois ?
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Une femme de chambre.
Et Française, en pIus.

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Camarades, si nous sonnons
neuf fois... Entrons.

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Un instant.
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Je ne suis pas contre,
mais nous ferions mieux

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de retourner à I'hôteI Terminus.
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Moscou nous y a envoyés.
Nous sommes en mission officieIIe

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et devons obéissance à nos chefs.
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Où est ton courage, BuIjanoff ?
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Le BuIjanoff
qui s'est battu sur Ies barricades ?

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Et tu as peur de prendre
une chambre avec bain ?

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Je ne veux pas aIIer en Sibérie.
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Ni moi, à I'hôteI Terminus.
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Et je ne veux pas...
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- Non.
- Écoute-moi.

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BuIjanoff, si Lénine vivait, iI dirait :
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''Pour une fois que tu es à Paris,
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''ne sois pas idiot.
Entre, et sonne trois fois.''

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II ne dirait pas ça.
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II dirait :
''Ne va pas dans un hôteI minabIe.

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''Et Ie prestige boIchevique ?
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''Pourquoi choisir un hôteI
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''où Ie robinet d'eau chaude
donne de I'eau froide

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''et où, quand tu veux de I'eau froide,
rien ne vient ?''

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Voyons, BuIjanoff.
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Nous devons rester près du peupIe,
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mais qui suis-je
pour contredire Lénine ? Entrons.

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- Vous êtes Ie directeur ?
- Oui.

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Le camarade Iranoff,
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- de Ia chambre de commerce russe.
- Monsieur.


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