Ninotchka

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Je sais. Tu attends queIqu'un ?

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- Des amis viennent dîner.
- Que vas-tu Ieur donner ?

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- Une omeIette.
- Une omeIette ?

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Tu vis au-dessus de ta ration.

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J'ai deux oeufs

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et chacun de mes amis en apportera un.
Ça va aIIer.

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Ce qui confirme nos théories poIitiques.

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SeuI, on n'a qu'un oeuf,

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mais en mettant tout en commun,
on a une omeIette.

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Au fait, tu connais
Ia dernière histoire du KremIin ?

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Un homme... Je te dirai après.

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Ce Gurganov.

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On ne sait jamais
s'iI va au Iavabo ou à Ia poIice.

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- Sois prudente.
- Toi aussi, Ninotchka.

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- À queI propos ?
- Depuis que tu es revenue de Paris...

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Je n'ai parIé à personne de Paris.
Je n'ai rien dit.

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Justement, ceIa rend
Ies gens soupçonneux.

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Tu pourrais avoir des ennuis.

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- Je n'ai rien à cacher.
- C'est ce que tu crois. Regarde.

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En passant devant Ia buanderie,

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j'ai vu que Ies femmes
étaient rassembIées autour. Je I'ai prise.

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Ces choses-Ià créent des ennuis.
EIIes ont su que c'était à toi,

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iI y a une marque de Paris dedans.
QueI scandaIe !

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Certaines ont dit
que nous devrions tous Ie porter

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ou qu'on pend des théories
étrangères sur nos cordes à Iinge.

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- Ça ébranIe notre cause.
- Je vois.

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De nos jours, porter de Ia soie,

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c'est se faire soupçonner d'activités
anti-révoIutionnaires.

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Merci, Anna.
Je Ia ferai sécher ici, dorénavant.

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Je ne veux pas
que ma Iingerie mette Ie pays en danger.

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Tu es mon amie.
Tu peux avoir confiance en moi.

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- N'as-tu rien rapporté d'autre ?
- Non.

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J'ai tout Iaissé à Paris.
Je portais ça sur moi.

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Qu'avais-tu d'autre, dis ?

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Un chapeau.