Suddenly, Last Summer
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:16:00
Sébastien ne s'était pas fait un nom
comme poète.

:16:04
Il ne le souhaitait pas.
:16:06
Il refusait d'en avoir un.
:16:09
Il redoutait, abhorrait
les fausses valeurs qui naissent...

:16:13
de la célébrité,
de l'exploitation de soi-même.

:16:17
Il me disait: "Violette... Mère...
tu me suivras...

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et quand je ne serai
plus lá, fais ce qu'il te plaira".

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Il parlait de sa consécration future.
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Vous lui ressemblez beaucoup, docteur.
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Car, chirurgien...
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vous vous consacrez
entièrement á votre art.

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Oui, á votre art.
C'est un art que votre profession.

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Vous vous servez des gens
comme mon fils...

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avec grandeur,
dans un esprit créateur...

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presque comme Dieu...
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Mon art consiste á secourir.
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Non á me servir des gens
mais á être á leur service.

:16:55
Cela revient au même,
vous ne croyez pas?

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En fin de compte, je veux dire...
:17:01
Au fond, je ne sais
ce que je veux dire.

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Par lá, c'est le studio de Sébastien.
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Qu'est au juste la vie de la plupart
des êtres sinon un sillage de débris.

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Chaque jour plus de débris...
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un long, long sillage de débris...
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Et rien pour faire place nette
que finalement la mort.

:17:23
Je crois...
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que la plupart des vies se résument
en une désespérance muette.

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Notre vie, celle de Sébastien
et la mienne était différente...

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Je sais que cela peut paraître
de la fatuité...

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mais nous étions un couple célèbre.
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On ne disait pas
"Sébastien et sa mère"...

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ou "Mme Venable et son fils"...
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On disait "Violette et Sébastien...
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séjournent au Lido...
ou au Ritz á Madrid."

:17:52
Chaque fois que
nous paraissions en public...

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nous étions le point de mire...
:17:58
nous éclipsions tout le monde.

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