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pour la ponte annuelle.
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Une fois l'an,
la tortue de mer femelle...
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quitte la mer équatoriale pour
se traîner jusqu'au sable brûlant...
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d'une petite plage.
Elle creuse une fosse dans le sable...
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et y dépose ses ufs.
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C'est une longue et effroyable opération
que le dépôt des ufs...
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et quand c'est terminé...
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la tortue femelle épuisée se traîne
jusqu'á la mer, á moitié morte.
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Elle ne voit jamais sa progéniture.
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Mais nous l'avons vue.
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Sébastien savait
quand les ufs devaient éclore.
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Et nous revînmes en temps voulu...
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...pour assister
á l'éclosion des tortues...
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et á leur fuite éperdue vers la mer.
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L'étroite plage, couleur de caviar,
semblait tout entière en mouvement...
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Tout comme le ciel,
foisonnant d'oiseaux carnassiers.
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Et le vacarme... les horribles cris
stridents de ces oiseaux tournoyant...
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au-dessus du noir rivage... tandis
que les tortues á peine écloses...
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dans une mêlée atroce,
commençaient leur course á la mer...
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...pour échapper aux rapaces
qui obscurcissaient le ciel.
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J'ai dit alors: "Non, Sébastien,
elle n'est pas ainsi".
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Mais il me força
á regarder cet horrible spectacle.
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- "Elle n'est pas ainsi"?
- La vie.
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J'ai dit: "Non...
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non.
Ce n'est pas vrai!"
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"Si, c'est vrai!" me dit-il.
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Il reprit: "Regarde, Violette,
regarde... lá, sur le rivage..."
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Je regardai et je vis le sable
s'animer, prendre vie...
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tandis que les tortues
s'élançaient vers la mer...
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et les rapaces planaient
et fonçaient á l'attaque...
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planaient et fonçaient sans relâche.
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Ils piquaient droit
sur les jeunes tortues...
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les retournaient pour mettre
á découvert leurs tendres flancs...