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Si tu pouvais avoir un tableau,
lequel emporterais-tu ?
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- Un Van Gogh. N'importe lequel.
- Moi aussi.
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J'ai une attirance mystique
pour Van Gogh. Pourquoi ?
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Je ne sais pas. Je sais
qu'il s'est coupé l'oreille pour une fille.
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Toi, tu ferais ça pour une fille.
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Faudrait que je sois très amoureux.
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Tu crois que Dick
se couperait l'oreille pour moi ?
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Tu ne devrais pas lui demander.
Il est si occupé.
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Ca doit être fantastique
d'être aimée si fort.
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Et si on allait voir s'il y a du gibier
au Berkeley Museum ?
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En voilà une.
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- Elle est bien.
- Vas-y. Parle-lui.
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- Non, tu rigoles ?
- Allez.
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Allez, tente ta chance.
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On est venus pour ça. Vas-y.
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Désinvolte.
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Très beau, ce Jackson Pollock.
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C'est juste.
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Il vous dit quoi ?
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Il réitère la négativité de l'univers.
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Le vide hideux
de la solitude existentielle. Le néant.
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Le sort atroce de l'homme
dans une éternité stérile, sans Dieu,
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petite flamme palpitant
dans l'immense néant
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où la dévastation,
l'horreur et la dégradation,
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forment une camisole inutile
dans le cosmos absurde, obscur.
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- Que faites-vous samedi ?
- Je me suicide.
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Vendredi soir alors ?
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Si elles sont belles, elles sont folles.
La beauté les rend folles.
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Pourquoi il peste ?
:35:57
Pourquoi je vais à la plage,
je hais la plage.