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Mesdames et messieurs, soyons francs.
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Les riches sont rares
dans le couloir de la mort.
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Matthew Poncelet est ici
parce qu'il est pauvre.
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Il a dû se contenter
d'un avocat commis d'office
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qui n'avait jamais défendu
de crime capital. Un amateur.
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La sélection du jury a duré quatre heures,
le procès cinq jours.
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L'avocat n'a fait objection
qu'une seule fois.
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Si Matthew avait eu de l'argent,
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il aurait pu engager
des pontes du barreau.
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Ils auraient pris de grands enquêteurs,
un expert en balistique,
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un psychologue aurait établi
le profil des jurés souhaitables,
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et soyez certains
que Matthew Poncelet ne serait pas ici
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pour demander que sa vie soit épargnée.
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La condamnation à mort.
Elle existe depuis des siècles.
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On a enterré des personnes vives,
coupé des têtes,
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brûlé en place publique...
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Je voulais leur montrer cette photo.
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De nos jours, nous avons cherché
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des façons de plus en plus humaines
de tuer les indésirables.
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Il y a eu des pelotons d'exécution,
la chambre à gaz.
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Mais maintenant...
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nous avons créé l'instrument
le plus humain de tous.
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L'injection létale.
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On sangle le condamné.
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La piqûre n°1 l'anesthésie.
La piqûre n°2 bloque les poumons,
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et la piqûre n°3 arrête son cur.
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On le met à mort comme un vieux cheval.
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À son visage, il s'endort.
Mais ses organes vivent l'apocalypse.