:33:00
	Il est bientôt 19 heures
:33:03
	et je voudrais proposer
le premier toast.
:33:05
	Après tout, c'est mon devoir
de fils aîné, n'est-ce pas, Helmuth ?
:33:10
	Mais d'abord un discours.
:33:13
	J'en ai écrit deux, père.
:33:17
	L'un est vert, l'autre est jaune.
Tu choisis.
:33:23
	- Vert ou jaune.
- Prends le carton jaune.
:33:25
	Je prends le vert.
:33:27
	Le vert est un choix intéressant.
:33:30
	C'est une sorte de
"Discours de vérité". Je l'ai intitulé :
:33:34
	"Quand papa prenait son bain".
:33:39
	J'étais très jeune
quand nous avons déménagé.
:33:43
	Tout a complètement changé
pour nous.
:33:48
	Nous avions de grands espaces
et plein d'occasions
:33:51
	d'y faire des bêtises !
:33:53
	À l'époque, il y avait
un restaurant ici même.
:33:56
	Et de nombreuses fois,
Linda, ma sur décédée,
:34:01
	et moi...
:34:04
	nous avons joué ici, à cacher
des trucs dans les plats
:34:08
	à l'insu des clients.
:34:11
	Puis, de notre cachette, nous les
observions et Linda pouffait de rire.
:34:16
	Elle avait un rire si chaleureux
et tellement contagieux
:34:20
	qu'en un rien de temps,
nous riions aux éclats.
:34:23
	Et bien sûr, on se faisait pincer.
:34:25
	Mais rien ne nous arrivait.
:34:29
	C'était beaucoup plus dangereux
:34:32
	quand papa prenait son bain.
:34:35
	Je ne sais pas si vous vous rappelez,
:34:37
	mais papa était un maniaque
de la propreté.
:34:40
	Il emmenait Linda et moi
dans son bureau.
:34:42
	Il avait d'abord une chose à régler.
Il verrouillait la porte,
:34:46
	baissait les persiennes
et allumait une jolie petite lampe.
:34:51
	Il enlevait sa chemise et son pantalon
et nous devions en faire autant.
:34:56
	Il nous allongeait sur la banquette
verte, qu'on a jetée depuis,