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Tu peux de nouveau aimer.
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Je ne peux pas.
Pas plus que tu...
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- Pas plus que je quoi ?
- Je sais pas.
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Pas plus que tu ne peux
arrêter de boire.
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- Je vous en apporte un autre ?
- Non, ça va. Merci.
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- C'était un Gin Martini ?
- Une Vodka, mais j'en ai eu assez.
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- J'insiste.
- Écoute, mon pote,
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- et je te dis ça amicalement -,
va-t'en.
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Où en étions-nous ?
Ah oui, je viens d'arrêter l'alcool,
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et tu vas me parler
du grand amour de ta vie.
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- Elle s'appelait Sarah.
- Ce fut la première ?
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Oui.
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Écoute, c'est normal d'élever
notre premier amour
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sur un genre de "plateau émotionnel".
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Mais tu es tombé amoureux,
elle t'a quitté,
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et maintenant tu subis
les effets secondaires de l'amour :
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dépression et tendances suicidaires.
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- Tu te sens mieux ?
- Non.
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C'est difficile d'en parler.
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J'ai un ami trompettiste.
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Énorme. Je vais le voir jouer
tous les mois.
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Il joue un morceau que j'adore :
une vieille chanson de Chet Baker.
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Il joue toujours les mêmes notes,
mais à chaque fois ça sonne différent.
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Un soir on a bu un verre
- à l'époque où je buvais.
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Je lui dis ce que j'éprouvais
en écoutant cette chanson,
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la musique,
et la façon dont il la joue.
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Lui secoua la tête et dit :
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"Joan, tu ne peux pas parler
de musique.
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"Parler de musique, c'est comme
danser sur de l'architecture."
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J'ai dit : "Bon, d'accord.
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"Tu veux philosopher ? C'est aussi
insensé que parler de plein de choses.
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"D'amour, par exemple."
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Il se mit à rire et dit :
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"Tout à fait.
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"Parler d'amour, c'est comme
danser sur de l'architecture."
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Je ne sais pas.
Il a peut-être raison.
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Mais ça ne va pas
m'empêcher d'essayer.
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J'aimerais que tu fasses ça
plus souvent : sourire.