1:24:01
	de ne pas finir ce slam avec
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	l'une des héroïnes de la poésie.
1:24:11
	Vous vous souvenez
1:24:13
	des débuts de Lauren ici ?
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	Je vous demande d'accueillir
1:24:24
	Lauren, ici ce soir,
1:24:26
	qui va nous enchanter,
maintenant, tout de suite.
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	Sachez que la fonction des mots
1:24:34
	est de permettre aux mots
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	d'être ces mots.
1:24:39
	Mais vous savez tous cela.
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	Voici un poème
écrit un jour de tourmente.
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	Je le dédie à un ami à moi
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	qui traverse
une période difficile.
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	J'ai comme l'impression d'être
collée à un mur par un camion
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	Tout mon corps me crie :
'' Cours ! '',
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	mais rien à faire.
1:25:12
	je me débats, je piétine,
je cours, je saute, je m'acharne
1:25:16
	mais je ne fais que m'enfoncer.
1:25:20
	Quelque part dans ma tête,
je crois bouger.
1:25:23
	Quelque part, en fait, je cours.
1:25:24
	Quelque part, en moi,
je suis tranquille.
1:25:28
	Calme. Morte.
1:25:30
	Mon âme ne s'élève pas.
Ni mon esprit.
1:25:34
	Mais je cours.
1:25:36
	Je traverse l'univers,
tel un derviche tournant sans fin,
1:25:39
	sans dessein,
sans vie à vivre. Et pourtant,
1:25:43
	je veux atteindre cet endroit
où je pourrai courir, libre.
1:25:47
	Ces deux mots sont incompatibles
dans la réalité.
1:25:51
	Courir.
1:25:52
	Libre.
1:25:53
	Je suis collée au mur
par un camion.
1:25:58
	Cours, libère-toi... ça semble dur,
et pourtant ça serait si facile.