:34:04
	Une fois de plus,
il ne connaissait pas bien son texte,
:34:08
	et donc il lui fallait
un bouc émissaire.
:34:12
	Il se mit à crier : "Connard !"
En parlant de l'assistant-opérateur.
:34:16
	"Il a souri !" dit-il,
je devais le renvoyer sur-le-champ.
:34:20
	Je répondis que je ne le ferais pas,
que les autres partiraient par solidarité.
:34:28
	Et il se mit sérieusement
à faire ses bagages,
:34:32
	disant qu'il abandonnait le tournage,
et il chargea une vedette.
:34:36
	Et je savais qu'il avait déjà rompu
30, 40 ou 50 contrats avant ça,
:34:41
	qu'il venait d'interrompre une tournée,
:34:44
	qu'il avait aussi annulé
des engagements de théâtre auparavant.
:34:49
	Et je savais qu'il partirait.
:34:52
	Je suis donc allé le voir,
calmement et sans arme,
:34:55
	contrairement à ce qu'il a raconté
plus tard pour se mettre en valeur,
:35:02
	et lui ai dit : "C'est impossible,
:35:05
	le film passe avant
nos sentiments personnels,
:35:08
	il importe même plus
que nous en tant qu'individus,
:35:12
	et puis ça ne se fait pas.
C'est inacceptable."
:35:16
	Il a répondu : "Non, je pars",
:35:19
	alors j'ai dit
que j'irais chercher mon arme,
:35:23
	et qu'avant d'avoir atteint
le prochain coude du fleuve,
:35:28
	il aurait déjà 8 balles dans la tête,
:35:31
	et que la 9e serait pour moi.
:35:34
	Il avait bien senti que cette fois,
je ne plaisantais pas.
:35:38
	Alors il se mit à hurler
qu'on appelle la police.
:35:42
	Sauf que le poste de police
le plus proche était à 450 km.
:35:48
	Plus tard, la presse a prétendu
:35:51
	que derrière ma caméra
j'avais toujours un fusil braqué sur lui.
:35:56
	Bien sûr, c'est faux.
:35:58
	Mais à la fin du tournage,
il était très discipliné.