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Les éclairs qui illuminaient le ciel
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furent remplacées
par une lumière artificielle,
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s'allumant et s'éteignant
à un rythme régulier,
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tuant toute possibilité de rêver
et d'oublier où j'étais.
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J'espérais passer inaperçu,
mais les prisonniers
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savent toujours tout,
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surtout sur les autres prisonniers.
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On sut très vite par les gardes,
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le gardien-chef,
un tueur nommé Torre...
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que j'étais écrivain.
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Dis, tu peux écrire
une lettre pour moi?
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Quoi?
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Pas pour rien.
Je te donne deux tiges.
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Dis-lui
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qu'elle me manque terriblement.
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A ta façon ou â la mienne?
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Je t'en prie.
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"Chaque brique, chaque pierre..."
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Ma réputation d'écrivain se répandit
à travers la prison.
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Des dix-sept couloirs d'El Morro,
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même ceux qui ne pouvaient
me voir en personne
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m'adressaient leur requête
sous forme de petites boules de savon
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pendues à des ficelles,
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que les prisonniers se transmettaient
jusqu'à moi.
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Ça s'appelait "le courrier".
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Je n'ai jamais autant écrit.
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J'ai amassé une petite fortune
en cigarettes,
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ce qui m'a procuré assez de papier
et de crayons pour mon roman,
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que j'ai rédigé au milieu
des cris et des larmes.
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Les Cubains
se définissent par le bruit.
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C'est dans leur nature.