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Ça commence en mettant une étiquette
sur des gens comme moi.
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Des gens qu'ils trouvent ambigus,
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qu'ils qualifient en ces termes cruels,
"d'une équidistance lâche".
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On nous a déjà reproché
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d'avoir choisi la facilité, et acheté
cette liberté en évitant l'engagement,
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en refusant de voir
ce que nous avons sous le nez.
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On ne peut recourir au dogmatisme
cautionné par la violence,
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la violence des armes,
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ni à celle du monopole
de la force de l'État.
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Je ne veux pas être équidistant,
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mais le mal, je le vois
d'un côté comme de l'autre.
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C'est un des traits
de la confrontation sociale :
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il faut prendre parti.
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Il n'est pas politiquement correct
d'adopter une attitude floue,
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car on va vous traiter de mou,
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d'indéfini, de lâche,
d'opportuniste.
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Le spectre est bien plus large,
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la réalité du conflit basque
est bien plus complexe,
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et n'est pas si simple à définir.
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Professeur agrégé de Sociologie.
Menacé par l'ETA
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Professeur agrégé de Sociologie
et de Sciences Politiques
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Selon moi, le péché capital,
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c'est de situer le coeur du débat
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dans la confrontation
Euskadi-Espagne.
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Environ 48 %
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des personnes nées au Pays Basque
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sont des enfants d'immigrés.
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C'est une confrontation politique,
faite par des politiques,
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par quelques médias
et quelques intellectuels.
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Ceci ne correspond pas
à la réalité de la société basque.
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Nous avons
une communauté basque,
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divisée en deux grandes cultures,
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ou possibilités de cultures
ou d'identification.