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- Tu te rappelles du village où elle est née ?
- Ouais, Bar-sur-Loup.
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- Ce G.I. qui est tombé du ciel...
- C'était pas ton père ?
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Si, ils ont emménagé ici,
dans la vieille ville.
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Il s'est mis à prendre de la drogue.
Et quand il a disparu,
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elle est devenue une de ces femmes
en noir qui allument des cierges,
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en priant pour le retour
de leur mari.
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Ses prières ont été exaucées ?
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Ouais, ses prières ont été exaucées,
mais pas comme elle l'aurait voulu.
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Il est revenu quand j'avais 7 ans,
frais comme une rose,
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avec Dora, sa nouvelle femme...
et m'a emmené avec lui en Amérique.
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Et, lorsque j'ai pu revenir ici,
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elle n'allumait plus de cierges.
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Tu sais, c'est la troisième version
que tu me racontes.
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C'est la vérité.
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- Alors, c'est vrai ce qu'on raconte ?
- Qu'est ce qu'on raconte ?
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On raconte que...
t'as repris les opérations...
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Non ?
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Tout ce qui m'intéresse actuellement,
c'est d'en finir avec mon accoutumance.
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Ça va faire 3 semaines
que j'ai rien pris.
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Pardonnez-nous nos offenses...
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As-tu entendu l'histoire
du bon larron, Roger ?
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- Non, je ne suis pas croyant.
- Moi non plus.
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Mais ma mère me l'a racontée,
et c'est resté gravé.
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Le bon larron était
près de Jésus sur la croix,
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et Jésus lui dit,
si je me souviens bien :
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"Ce soir, tu accéderas avec
moi au paradis."
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Et l'idée qu'il y a une place au paradis
pour les voleurs m'a toujours ému.
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Tu veux me faire pleurer, maintenant ?
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Tu devrais surveiller ton cynisme, Roger.
C'est une tare courante chez les flics.
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- Je soignerai mon attitude.
- Ouais, tu devrais.