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Nous, les gens du théâtre,
sommes une race à part.
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Nous avons des personnalités déviantes.
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Inutile de lire sa rubrique, Eve.
Tu viens de l'entendre.
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- Je ne suis pas d'accord.
- C'est ce qui fait votre déviance à vous.
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J'admets que le théâtre
a quelque chose de tordu.
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Il est mis en évidence
par les projecteurs et l'orchestre.
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Mais il n'a rien de courant.
Sinon, le théâtre n'existerait plus.
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- Garçon.
- Il s'agit d'un matî re d'hôtel.
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Mais je ne peux pas crier "matî re".
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Il y a peut-être un avocat, ici.
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C'est tout à fait idiot mais ça se tient.
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Tout ce que je voulais,
c'est un autre verre.
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- Je m'en occupe.
- Merci, M. Fabian.
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Bien joué. Je vois ta carrière
monter, tel un soleil levant.
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- Vous disiez ?
- Le théâtre, c'est 90°/% de travail.
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De travail acharné, de sueur,
de persévérance et de savoir-faire.
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Pour devenir un bon acteur,
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il faut le vouloir par-dessus tout.
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Oui. Oui, c'est vrai.
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Il faut du désir,
de l'ambition et plus de sacrifices
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que pour toute autre profession.
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Et celui qui fait ces concessions
ne peut être ordinaire.
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Il ne peut être banal.
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Donner tant pour recevoir si peu.
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"Si peu" ?
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"Si peu", vous disiez ?
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Mais il y a les applaudissements.
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J'ai écouté
en coulisses les gens applaudir.
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C'est comme...
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Comme une vague d'amour
qui submerge la rampe et vous enveloppe.
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Savoir que chaque soir, des centaines
de personnes différentes vous aiment.
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Ils sourient, leurs yeux brillent,
vous leur avez donné du bonheur.