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mais notre défectuosité
nous rend différents.
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La plupart des joueurs
jouent pour gagner.
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Nous, quand on joue,
c'est pour perdre. Inconsciemment.
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Je ne me sens jamais mieux, ou plus vivant,
que quand ils éloignent les jetons,
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loin de moi.
Vous connaissez tous ça.
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Même quand on gagne,
il faut peu de temps avant qu'on reperde tout.
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Et quand on perd,
c'est une autre histoire.
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Je parle du type de pertes
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qui vous broie
jusqu'au plus profond des tripes.
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Vous voyez? On se rejoue
le pire de tous les cauchemars,
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le pire des cancers malins,
pour la vingtiéme fois au moins,
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et on reste pantelant,
réalisant soudain:
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"Je suis toujours là."
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"Je respire encore."
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"Je suis encore en vie."
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Nous autres,
on fout tout en l'air exprés,
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à cause de ce besoin perpétuel
de se rappeler qu'on est en vie.
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Leon, ce n'est pas le jeu votre problème.
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C'est ce putain de besoin
de ressentir quelque chose,
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de vous convaincre que vous existez.
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Il est là, le problème.
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C'est vous qui vendez des pronostics sportifs
à la télé le week-end.
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- Et alors?
- C'est vrai. Ce type...
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Il fait du trafic de pronostics à la télé!
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Vous avez lu les régles?
On laisse son travail à la porte.
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Un barman n'aurait pas le droit
à une réunion d'alcooliques anonymes?
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- Quoi?
- C'est nul.
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- Vous êtes venu avec cet enfoiré?
- Viens.
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Ça prend une mauvaise tournure.
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Si vous changez d'avis, voici ma carte.
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On a 80% de réussite, cette saison.
Gardez la carte.
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- Les rechutes ne sont jamais exclues.
- Dehors!
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Qu'est-ce que c'était que ça, putain?